mercredi 25 juillet 2012

Introduction pour les manifestantEs et les médi-militantEs

Manifestation extrêmement intense de la brutalité policière contre des manifestants étudiants au bureau Loto-Québec, Montréal, Mars 2012. Une grenade sonore de police aveuglé d'un œil celle d'un étudiant.


Voici un guide préliminaire portant sur les premiers soins en manifestation. 
Ce guide ne remplace en aucun cas une formation en premiers soins donnée par un organisme homologué.  
Notre but est de fournir un aperçu des situations auxquelles vous pouvez être confrontéEs lors d'une manifestation et de vous indiquer les interventions de base qui peuvent être effectuées, selon votre niveau de compétence, afin que vous soyez mieux outilléEs.




Photo: Médi-MilitantEs et un victim gravement blessé par 
une balle en plastique de la police à Victoriaville, 2012 (Photo: Darren Ell)
"Moi, à genoux dans le gazon. Pas le temps de mettre mes gants, j’ai du sang sur les doigts. Tant pis. L’eau ruisselle sur mon visage, du gaz qui me coule dans les yeux, ça chauffe. Des cris, de la fumée, un mouvement de panique autour de moi, je sens la foule qui se presse autour du blessé. Mon attention est sur lui, je l’évalue et le soigne. Condition précaire : saignement, trauma crânien, état de conscience altéré. On attend l’ambulance. Je croise du regard les autres médics, il faut déplacer le blessé. On avance sur nous, pas seulement la foule, mais aussi les forces de l’ordre. Sous l’adrénaline, je dirige l’opération : on transporte péniblement le jeune homme à bout de bras… Et l’ambulance qui refuse de venir. L’attente est trop longue, de précieuses minutes sont perdues. Colère. Impuissance. Je suis en état de choc. Je ne pensais jamais vivre une situation aussi dramatique au Québec, dans mon pays..."
Karoline, Infirmière, membre d’Infirmiers et infirmières contre la hausse
Victoriaville, le 4 mai 2012

Quatre niveaux de sécurité et les soins


1- ManifestantEs:
Les manifestantEs et citoyennEs devraient posséder des connaissances de base en premiers soins, en sécurité et vigilance urbaine ainsi qu'une préparation adéquate aux situations de soins rencontrées fréquemment lors des manifestations.
  De plus, il est important d’être informéE sur les ressources de l’organisation hôte de la manifestation (ressources légales et médicales disponibles su place, logistique reliée à la sécurité et l'évacuation d'un blessé, etc)  Référez-vous à les pages d’information de ce site

Sécurité Générale
Quoi Porter, Quoi Apporter
Éclaireurs et éclaireuses, missions de reconnaissance 
Formation avancée pour manifestants et manifestantes
Medicale guide de base: Gaz lacrymogène et poivre de cayenne

2- Moniteur-e-s Médical:
Chaque groupe d’intérêt (GI) devrait recruter un ou plusieurs moniteurEs médicaux possédant une formation dans le domaine de la santé (médi-militantEs, infirmièrEs, médecins, ambulancierEs, etc.). Ces personnes veilleront au bon fonctionnement du groupe de médics en prenant en charge les manifestantEs ayant seulement une formation de base en premiers soins. Ces militantEs s'occuperont, entre autres, que les médics aient en leur possession une trousse de premiers soins de base et qu'ils sachent l'utiliser, ils maîtriseront les premiers soins de base et seront en mesure d'offrir une formation de base de médi-militant sur place, ils s'assureront d'établir un contact avec les instances médicales et policières en place et s'assureront de maintenir une bonne communication avec celles-ci peu importe la tournure des événements. Ils documenteront les interventions effectuées par le groupe auprès des manifestantEs. 
Référez-vous à les pages d’information de ce site
Sécurité Générale
Quoi Porter, Quoi Apporter
Formation avancée pour manifestants et manifestantes
Éclaireurs et éclaireuses, missions de reconnaissance 
Medicale guide de base: Gaz lacrymogène et poivre de cayenne
&
Premier Soins Bref

3- Médi-MilitantEs:
Les grosses manifestations sont habituellement accompagnées par de gros bataillons de policièrEs, et parfois, d'agents antiémeute qui, dans le pire des scénarios, infligent des blessures aux manifestantEs exerçant leurs droits démocratiques de rassemblement et de libre expression. De plus, dans les manifestations, le nombre imposant de personnes présentes (on rapporte des rassemblements de 250 000 personnes lors du printemps érable Québécois) peut en soi apporter son lot de difficultés. Par exemple, si des mesures de violence, d'intimidation ou de répression policières sont appliquées, le mouvement de panique créé par une foule aussi importante pourrait, entre autre, rendre laborieuse voire impossible l'évacuation d'un blessé, ou même causer des blessures à des manifestants tentant de prendre la fuite. La présence des médi-militantEs dans les manifestations s'avère donc cruciale, puisqu'elle permet d'assurer la sécurité des gens au cœur d'une manifestation qui autrement n'auraient pas facilement accès à des soins adéquats.
Les médi-militantEs sont des CitoyenEs et militantEs possédant une formation de base en premiers soins et capable de prodiguer des premiers soins d'urgence dans la plupart des situations de soins rencontrées lors des manifestations.

4- Système d'Urgence Médical: Représente les diverses instances en place tels le 911, les services ambulanciers, les hôpitaux et cliniques qui prennent en charge les blesséEs nécessitant des soins plus avancés. Il est possible que les ambulances soient dans l'impossibilité d'approcher la zone de la manifestation si les lieux ne sont pas sécuritaires pour eux ou si le service de police ne les y autorise pas. Les médi-militantEs permettent donc d'assurer les premiers soins aux manifestantEs dans un contexte où l'accès à des soins adéquats peut être restreint. 

Ces derniers temps, nous avons pu voir des techniciens d'Ugence Santé de Montréal (à gauche) vêtus de l'uniforme de l'antiémeute, travaillant en étroite collaboration avec les agents antiémeute présents lors des manifestations à Montréal. Notre expérience avec ces professionnel-les, quoique limitée, nous a permis de constater qu'ils étaient respectueux lors de leurs contacts avec les manifestantEs et qu'ils prenaient en charge les manifestantEs blesséEs.



Notre Mandat

<<En premier lieu, je ne causerai pas volontairement de tort à autrui.>>

Assurez-vous de prodiguer des soins dans les limites de vos connaissances et votre compréhension

Reconnaissez vos limites

Présentez-vous
Demandez à la personne la permission de la traiter

Avoir un endroit sécuritaire en tête pour s’éloigner des dangers immédiats, pour vous soigner et pour y amener les victimes  

Demandez de l'aide à quelqu'un d'expérimenté au besoin

Les professionnels de la santé savent que, dans leur pratique, demander de l'aide est souvent essentiel.

 

Nous avons constaté ce printemps que, face à une prise de conscience globale et à l'expression d'une volonté de changement dans le mode de gestion néolibéral actuel, l'État peut réagir par de la violence directe, par l'utilisation de mesures de répression et d'intimidation, ainsi que par une manipulation médiatique importante. Nous considérons cette situation comme étant intolérable. En tant que groupe de médi-militantEs, nous désirons mettre nos compétences professionnelles au service des mouvements sociaux afin d'offrir à la population et aux militantEs des premiers soins et traitements appropriés dans les limites de nos compétences, advenant qu'ils soient confrontés à un usage abusif de la force par les services policiers ou qu'ils se blessent de quelque manière que ce soit lors d'une manifestation. Nous respectons la diversité des approches utilisées par les militants face à la répression et nous ne discriminerons en aucun cas des individus à cause de leurs choix ou leur opinion.


Nos Buts

Nous appuyons les militantEs dans la défense de nos droits et dans la quête d'une plus grande justice sociale. L'équipe de médi-militantEs s'engage à fournir gratuitement des soins au meilleur de nos connaissances afin de vous garder engagéEs dans la lutte le plus possible. Nous pouvons fournir, au besoin, un moniteur ou une monitrice médical afin de dispenser une formation de base en premiers soins à des médi-militantEs en devenir.

Contexte juridique :

Loi du bon samaritain (Code civil du Québec): protège ceux qui viennent en aide à des personnes en détresse. Les lois garantissent que le secouriste ne sera pas tenu responsable d’aucun préjudice s’il a respecté la norme de diligence appropriée. Il ne peut pas y avoir de responsabilité pour les secours prodigués par un secouriste improvisé, sauf en cas de négligence grave.

Il se peut que la loi du bon samaritain ne s’applique pas lorsque la personne qui fournit des soins est engagée spécifiquement pour cette raison (ex. un professionnel de la santé). Dans ce cas, ils peuvent être tenus responsables pour le préjudice, les blessures ou la mort qui résultent de leurs actions ou leurs omissions.

**Pour cette raison, considérez de laisser  les professionnels de santé (infirmierEs contre la hausse) prendre le leadership d’une situation d’urgence s’ils sont présents sur les lieux, compte tenu du niveau de responsabilité professionnelle de ceux-ci.**

Droit au refus de traitement : Toute personne d’âge légal (plus de 14 ans) a le droit de refuser des soins. Assurez-vous qu'elles comprennent leur état et les conséquences potentielles d'un refus. Consentement tacite : dans les cas où la personne ne peut pas exprimer sa volonté verbalement ou par écrit (inconscience, état de conscience altéré par l’alcool/drogues/médicament, l’hypothermie, un traumatisme, etc.)

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