mercredi 25 juillet 2012

Comment communiquer avec la police, les émeutiers et les hordes déchaînées

Medics communiqué avec la police pour obtenir trois personnes libérées de cette arrestation de masse et traités par les techniciens ambulanciers.


  Même pendant la guerre du Viêt-Nam, les Yankees et les Nord-vietnamiens étaient en communication et négociaient.
Les médics de rue doivent négocier avec la police et les manifestantEs pour être en mesure de prodiguer des traitements ou des soins spéciaux au gens qui en ont besoin, et ce, quelle que soit la situation. Il est même parfois nécessaire d'organiser les manifestantEs afin de mettre fin à certaines activités qui mettent en danger l'espace sécurisé où l'on prodigue des soins à unE blesséE. Les manifestantEs doivent se parler pour coordonner leurs activités, s'avertir des pièges déployés par la police, etc.

La police :
Ça peut être une personne gravement blessée qui a besoin d'une ambulance et de soins d'urgence avancés, MAINTENANT ! ;
ça peut être un vétéran de guerre qui a toute une série de blessures de guerre et/ou qui souffre de maladies chroniques et pour qui il serait dangereux de subir une incarcération pour un acte de désobéissance civile mineur ;
ça peut être unE manifestantE qui pique une importante crise d'angoisse après avoir été arrêtéE avec 500 autres personnes ;
ça peut être une personne en situation d'itinérance et atteinte de diabète qui n'a rien à voir avec la manifestation dans laquelle elle s'est soudainement retrouvée ;
ça peut être une personne en état d'arrestation qui est confinée à un fauteuil roulant et qui a besoin d'unE assistantE pour ses soins et besoins de base.

La plupart du temps, les flics se câlissent bien de punir tout le monde également ; ils ne font que suivre des ordres et ont hâte de retourner à la maison après leur quart de travail, avec le moins de tracas que possible. Une personne  qui meurt ou qui tombe gravement malade pendant leur quart de travail constitue un « tracas », surtout si cet incident risque de générer de la mauvaise publicité, de la paperasse à n'en plus finir ou même une enquête publique. Lors d'une arrestation de masse où les manifestantEs sont captifVEs, la police se fout bien de relâcher quelques poissons.

Parfois, une ambulance ne parvient pas à se frayer un chemin à cause d'une combinaison malheureuse entre stratégie policière, incompétence communicationnelle de la part de la police, et/ou crainte des ambulanciÈREs de s'approcher d'une zone non sécurisée.

Nous recommandons l'approche suivante :
Restez respectueuxSES, courtoiSEs et professionnelLEs.
Demandez à parler à unE commandantE.
Expliquer brièvement qui vous êtes, votre statut de médic, ainsi que la situation d'urgence.
Expliquez clairement la solution que vous recommandez :
par exemple, « cette personne a besoin d'une ambulance MAINTENANT ; cette personne ne devrait pas aller en détention et devrait être libérée immédiatement ; cette personne n'est pas unE manifestantE et devrait être libérée ; cette personne a besoin d'être constamment accompagnée par son assistantE, êtes vous en mesure de le garantir ?, etc. ».
Expliquez ce que vous pouvez faire personnellement pour aider.

Si les flics ne vous écoutent pas, augmentez la pression tout en demeurant professionnelLEs et respectueuxSES.
Envisagez d'introduire des médias, des observateursTRICES des libertés civiles ou d'autres témoins dans vos négociations. Rappelez aux flics les lois et les protocoles qui les obligent à venir en aide à une personne qui a besoin de traitements ou de soins médicaux. Si les flics refusent toute assistance, envisagez de solliciter des pressions externes, par exemple en appelant unE docteurE, unE avocatE, unE politicienNE, des médias, etc., ou en appelant directement quelqu'un dans la hiérarchie policière ou au gouvernement.

Si la situation ne s'améliore pas et que la police refuse toujours de venir en aide à une personne gravement blessée, ou vous empêche de le faire vous-même, envisagez de mobiliser les gens autour de vous pour mener une action directe, comme de transporter intentionnellement la victime à travers la ligne de police jusqu'à une ambulance. Il est préférable de faire cela en expliquant clairement vos intentions de premiers soins à la police, en agissant à l'unisson et en sollicitant l'accompagnement des médias et des observateursTRICES des libertés civiles.

Les manifestantEs qui créent des conditions non sécuritaires pour les soins d'urgence :
Si vous vous retrouvez dans une situation de confrontation violente ou d'émeute (par exemple, des manifestantEs lancent des pierres et les policiers tirent des lacrymos, etc.), il vous faut créer un espace sécurisé assez grand pour traiter ou transporter les manifestantEs blesséEs.

N'oubliez pas que dans la plupart des cas, en situation de crise, les gens VEULENT vous aider. Votre job est de leur dire quoi faire.

Les médis doivent demander aux bénévoles d'informer les manifestantEs et la police pour soutenir la création d'un espace sécurisé. Cela peut vouloir dire que les manifestantEs devront déplacer leurs actions à distance du lieu de la blessure, cesser toute action qui provoque la police, ou même former une barrière humaine ou d'objets entre l'espace de traitement et la police. Les bénévoles seront ensuite sollicitéEs d'une manière similaire pour assurer le transport de blesséEs à distance de la zone de bataille.

Là aussi, soyez directEs avec les manifestantEs.
Expliquez clairement le problème : « il y a ici unE manifestantE blesséE qui a besoin d'assistance immédiatement ».
Expliquez brièvement qui vous êtes et quel est votre statut : « je suis unE manifestantE/médic et je suis en train de venir en aide à cette personne ».
Expliquez clairement votre solution : « nous avons besoin d'un espace sécurisé pour traiter notre camarde blesséE ; il faut donc libérer cet espace complètement et éloigner les personnes qui lancent des projectiles à la police ».
Sollicitez leur solidarité active : « j'ai besoin de vous pour dire aux autres de nous aider à protéger la personne blessée, ou qu'ils/elles doivent créer un périmètre d'au moins 10 mètres tout autour. Ensuite, il nous faudra transporter cette personne jusqu'à une ambulance ou une clinique ».

Sollicitez l'aide des non manifestantEs : les passantEs, chauffeurEs de taxi, employéE des boutiques, etc.

Pour vous adresser à un grand groupe de personnes :
L'usage d'un mégaphone vous facilitera la tâche.
Si vous n'en avez pas, essayer le "Mike check!" pour faire le mégaphone populaire et relayer votre message à travers la foule.
Si la manifestation est particulièrement bruyante, ou si elle est en mouvement, vous pouvez aussi essayer de faire crier le même message par plusieurs personnes en même temps. Criez des phrases courtes.

Placez-vous en hauteur pour attirer l'attention. Vous pouvez par exemple vous hisser sur les épaules d'unE camarade, monter sur une poubelle, appuyer votre vélo sur un poteau et grimper sur le cadre, etc.

Brandissez un drapeau.


Pour détourner une foule en marche qui se dirige vers une souricière de la police :

Cela est plus facile lorsqu'un groupe de personnes travaillent de concert.
Déterminez rapidement votre tactique et qui se chargera de quelle tâche.
            * Des camarades devraient retourner à l'intersection la plus proche où le cortège peut encore tourner pour éviter la souricière. Ils/elles doivent crier clairement un court message d'avertissement, par exemple, « Attention ! Piège devant ! Tournez à gauche ici ! ». Si possible, demandez au manifestantEs qui ont mené la manifestation avec un drapeau de montrer le chemin le plus sûr. 
            * D'autres camarades à l'avant devraient se dresser au milieu du cortège, se hisser le plus haut possible, et crier « Attention ! Piège devant ! Il faut revenir sur nos pas ! ».

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